[Gabon] révision constitutionnelle : pas de poursuite judiciaire pour Ali Bongo Ondimba au départ de la Présidence de la République
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Le conseil des ministres qui a eu lieux hier, vendredi 18 décembre par visioconférence, sur le regard du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, a adopté le projet de loi portant révision de la constitution. Révision soulignant, entre autres, la non poursuite judiciaire du président de la république après l’exercice de ses fonctions; et le procédural de la vacance du pouvoir. Des amandements qui pourraient, sous peu, faire le lit à plusieurs interprétations au sein de l’opinion et, alimenter les débats.

La guerre contre la covid-19 étant toujours d’actualité, le gouvernement semble omettre les préorités du moment.
Hier en conseil des ministres, tenu par visioconférence sous le contrôle du numéro un gabonais, Ali Bongo Ondimba, le gouvernement a adopté le projet de loi portant révision de la constitution gabonaise.
Pour ce projet de loi, le Conseil des ministres souhaite que soit inscrit dans la Constitution, en l’article 78, ce qui suit, «le président de la République qui a cessé d’exercer ses fonctions ne peut être mis en cause, poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé pour les actes et les faits (de violation du Serment, de haute trahison et pour les faits commis dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions)».
En clair, aucun ancien président de la république gabonaise ne pourra plus jamais faire l’objet d’une quelconque poursuite judiciaire, être recherché ou encore être arrêté. Ce, quelque soit ce qu’il aurait posé comme acte pendant son magistère.
C’est là, une disposition constitutionnelle qui s’apparenterait, comme le disent déjà certains citoyens, » à un feu vert, une autorisation donner aux chefs d’État gabonais, actuel et futurs, de passer outre les lois et violer les libertés des citoyens sans être après inquiété. » car, ajoutent-ils, »même en plein exercice, »aucune juridiction n’aurait le courage d’émettre des poursuites contre le président de la République. »
Cependant, pour ce qui est de l’indisponibilité du président de la République, au lieu d’une seule personnalité (président du Sénat), trois seront désormais chargées d’assurer l’intérim et conduire le pays vers une transition démocratique et apaisée, comme l’indique la proposition de loi.
«En cas d’empêchement temporaire du président de la République, l’article 13a nouveau prévoit l’intérim de la fonction présidentielle par un collège composé des présidents des deux chambres du Parlement et du ministre de la Défense nationale.»
Ce qui pourrait être perçu comme une remise à disposition du pouvoir au peuple « souverain », par l’entremise de ses représentants au parlement, et à l’armée qui est censée veiller sur lui(le peuple) et l’intégrité du territoire national.
En même temps, il y’a lieu de dire que cette proposition de loi pourrait relancer le débat , animé par une partie des leaders politiques qui clamaient haut et fort l’incapacité d’Ali Bongo Ondimba de continuer à diriger le bateau Gabon, et militaient pour la vacance du pouvoir.
De ce fait, des interrogations, aussi pertinentes les une que les autres, font surface sur la possibilité que: << le gouvernement serait entrain de préparer une porte de sortie, sans danger ni risque, au président de la république actuel, notamment Ali Bongo Ondimba.>>
Cependant, <<Serait-il prêt à laisser le pouvoir et passer démocratiquement le flambeau à un autre compatriote ?>>
Ce sont là quelques interrogations qui se font déjà entendre depuis la publication du dernier conseil des ministres, tenu hier vendredi 18 décembre 2020.
W. O., pour la Rédaction d’Éthique Média Gabon