[Gabon] politique/culture : la satisfaction du gouvernement et ses félicitations, aux acteurs culturels primés à l’international, perçues comme opportunistes car aucun accompagnement en amont
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Le conseil des ministre du jeudi 10 décembre dernier a, sur présentation du ministre de la culture et des Arts, exprimé sa satisfaction et son soutien aux quatre artistes gabonais qui ont eu des mérites à l’international cette année 2020. Il s’agit notamment de Serge Abessolo, Shan’l la Kinda, Pulchérie Abeme Nkoghe et Melchy Obiang. Cependant certains acteurs de la scène culturelle pensent que les autorités savent être opportunistes et usurpent souvent la vedette aux artistes une fois détenteurs d’une distinction pour laquelle elles ne leur ont apporté aucun soutien en amont.
La culture gabonaise a eu le mérite de se faire une place hier en conseil des ministres. Ceci par le baie des acteurs et artistes qui ont été, cette année 2020, recompensés sur le plan international.
Sur ce, le conseil des ministres a exprimé sa satisfaction et son soutien à l’endroit des quatre ambassadeurs culturels du Gabon ayant positivement représenté, chacun dans son domaine.
Ce sont donc l’acteur Serge Abessolo qui a remporté le prix de la meilleur interprétation masculine des series Tv, et le prix du grand public au Sotigui Awards à Ouagadougou au Burkina Faso; la chanteuse Shan’l la Kinda, bien connu du public par son slogan » le feu le feu le feu! », qui a eu le Prix du meilleur artiste d’Afrique Centrale (PRMUD) à Abidjan en Côte d’Ivoire; Pulchérie Abeme Nkoghe, lauréat du prix Check ANTA DIOP de la poésie à Dakar au Sénegal et enfin, le réalisateur Melchy Obiang, nominé au festival «l’Afrique fait son cinéma» organisé cette fin d’année à Paris, grâce à son filme »le coeur des femmes »: un film qui raconte l’histoire douloureuse d’une veuve persécutée, mise à la rue avec ses enfants et dépossédée de tous les biens qu’elle a pourtant contribué à acquérir du vivant de son époux.

Cependant, cette satisfaction des autorités, par rapport au efforts personnels de ces hommes et femmes de culture, s’est transformée en une pilule difficile à avaler pour certains acteurs culturels qui estiment que la tutelle ne fait rien pour leur accompagnement en amont, mais usurpe les honneurs et se satisfait du travail pour lequel n’a-t-elle pas contribué, ni de loin ni de près. Ce, après qu’un compatriote ait obtenu un distinction d’un pays étranger au prix de ses efforts personnels.
<<C’est bien beau que le gouvernement dise, en conseil des ministres, qu’il est satisfait des recompenses des artistes, mais il serait mieux, pour lui, qu’il accorde un réel soutien avant, pendant et après les différentes compétitions auxquelles sont protagonistes des compatriotes qui font rayonner le Gabon à l’extérieur par leurs arts.>>, a indiqué un homme de culture, ayant requis pour l’anonymat, après avoir pris en exemple le cas Tailor Mabika le boxeur gabonais qui, depuis un moment, accumule des défaites et se plaint de son abandon par le gouvernement qui, se satisferait s’il avait été primé quelque part dans le monde.
Toutefois, il faudrait déjà saluer cette volonté du gouvernement, de façon général, et celle du ministre en charge de la culture, en particulier, pour avoir pensé, pour une première, à rendre solennellement hommage à ceux qui font la fierté du vert-jaune et bleu à l’international sur le plan culturel.
Seulement, il est vivement souhaitable que les choses se bougent dans ce sens, afin que les acteurs culturels gabonais soient à l’avenir valorisés et mis à leur place sur la scène nationale et internationale.
W. O., pour la Rédaction d’Éthique Média Gabon