[Gabon] du fond de sa cellule, Jean Rémy Yama s’adresse aux travailleurs gabonais: « … même si vous m’abandonnez, je ne vous abandonnerai jamais. »
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En détention préventive depuis le 2 mars 2022, à la Prison centrale de Libreville, Jean Rémy Yama se saisit de l’occasion que lui offre la célébration prochaine de la fête du travail pour s’adresser, du fond de sa cellule, aux travailleurs gabonais, qu’il s’est donné mission de défense bec et ongles. Alors qu’il atteindra 2 mois de prison le 2 mai prochain, il se dit toujours fort, malgré la maladie, et demeure au combat.

Parcourez l’intégralité de la lettre de Jean Rémy Yama aux travailleurs gabonais.
<<Bonjour camarades travailleurs, chers concitoyens.
C’est avec une vive émotion que j’ai appris votre intention de boycotter les
manifestations gouvernementales du 1er Mai 2022, relatives à la fête du travail, suite à mon arrestation arbitraire et à ma détention préventive qui ne se justifient pas.
En effet, je puis vous confirmer que mon arrestation et ma détention sont politiques et non pénales. Des hommes et des femmes au plus haut sommet des pouvoirs exécutif et judiciaire ont mis en place un vaste complot pour me maintenir en détention pendant les élections de 2023, comme ils l’avaient fait en 2016, bien qu’il existe aussi au plus haut sommet des pouvoirs exécutif et judicaire des hommes et des femmes qui défendent la justice et craignent Dieu.
Camarades travailleurs, chers concitoyens,
Ma sortie de prison dépend des actions que vous poserez sur le terrain et de votre capacité à résister dans la durée.
C’est pourquoi, si votre intention se concrétise, ce sera un moment de joie pour moi. Je suis fort en prison malgré la maladie grâce à Dieu, grâce aussi aux actions que vous mènerez.
Je soutiens le boycott de la fête du travail organisée par les autorités à l’origine de mon emprisonnement et de ma radiation illégale. Cela se traduirait par votre absence au traditionnel défilé du 1er Mai, ce d’autant que le 02 Mai j’aurais 2 mois de détention.
Ce sont vos actions, votre pression qui me feront sortir en ciblant les bonnes actions.
Si vous baissez les bras, ils viendront me rabâcher leur chanson habituelle : « les travailleurs et les concitoyens que tu défends t’ont abandonné, tu es en prison, pas de salaire, ta famille souffre, il faut penser à toi, ce peuple ne mérite pas qu’on se batte pour lui, mets ta famille à l’abri, tous les autres leaders syndicaux et hommes politiques sont passés par là, l’animal qui a la queue ne traverse pas le feu … »
Sachez que même si vous m’abandonnez, je ne vous abandonnerai jamais. Quelque
soit le temps qu’ils voudront me garder, je finirai par sortir de cette prison tôt ou tard : plus je reste ici, plus je deviens fort.
S’agissant du 1er Mai, je pense néanmoins que les travailleurs peuvent se réjouir au siège de leurs organisations syndicales, et au privé, avec leurs responsables de la société.
Bon courage à vous et tenez bon !
Que Dieu vous bénisse !
Que Dieu bénisse le Gabon !
Jean Rémy YAMA >>