[Education] Gabon: menace de suspension de solde aux agents de l’éducation nationale.

[Education] Gabon: menace de suspension de solde aux agents de l’éducation nationale.
Théodore KOUMBA, secrétaire général du ministère de l'éducation nationale
LIKEZ / PARTAGEZ AUTOUR DE VOUS !

Après avoir lancé, au travers des Directeurs d’Académies Provinciales, des Directeurs de Zones Académiques et des chefs d’établissement scolaire, une campagne visant à recenser, sur le territoire national, l’ensemble du personnel enseignant absent à son poste, le locataire du Secrétariat Général du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique, du transfert de technologies, de l’éducation nationale, chargé de la formation civique, a annoncé la mise systématique en bon de caisse litige des agents dont l’absence sera constatée à leurs postes de travail. Ce que ces derniers entrevoient comme une énième menace dont l’objectif perçu en filigrane est la suspension de leur solde.

Théodore KOUMBA, secrétaire général du ministère de l’éducation nationale

En effet, c’est par le canal de la note n°1540/MESRSTTENFC/SG, du 08 novembre 2021, donc hier, que Théodore KOUMBA, le Secrétaire Général du Ministère susmentionné, s’est adressé aux agents de l’éducation nationale, à travers leur tutelle directe, constituée par l’ensemble des chefs d’établissements, des Directeurs d’Académies Provinciales et des Directeurs de Zones Académiques.

Dans cette note, parvenue à la Rédaction d’ @Éthique Média Gabon, le Secrétaire Général a dit mettre systématiquement en bon de caisse litige tous les agents absents de leurs poste de travail des cette fin du mois.
En plus de celà, a-t-il également déploré la grève des enseignants, lancée depuis le début de l’année. Une grève qui, selon lui, perturberait « … à n’en point finir, le fonctionnement établissements tout en enfreignant la mission qui est la leur. »(celle des enseignants).

Pour se faire, a-t-il rappelé les dispositions légales notamment celles de la loi n° 18/92 du 18 mais 1993 fixant les conditions de constitution et le fonctionnement des organisations syndicales, notamment en ses articles 23 et 24; et l’article 131 de la loi n°8/91 portant statut général des fonctionnaires. Comme qui dirait : la grève actuellement observée par les enseignants réunis autour de la CONASYSED et le SENA est illégale et ces derniers méritent une mise sous bons de caisse qui pourrait conduire à une possible suspension de solde.

Cependant, dans la quête de l’équilibre de l’information, nous avons essayé de nous tourner vers le corps enseignant qui, semble être le premier indexé par cette mesure annoncé par Théodore KOUMBA, le secrétaire général de l’éducation nationale.

Ainsi, pour répondre à la note du secrétariat général, les quelques enseignants que nous avons pu joindre légitiment leur mouvement de grève en s’appuyant sur l’article 71 de la Loi n°1/2005 du 04 février 2005 portant statut général de la fonction publique qui, autorise les grèves lorsqu’elles portent sur la rémunération due. Or, la plupart des points motivant la grève actuelle sont essentiellement liés à celà. Ils disent revendiquer le paiement des rappels solde, les recrutements, les intégrations, les titularisations, les avancements automatiques, les reclassements après stage etc. Tous tournant autour de la rémunération.

Par conséquent, aucune sanction légale ne peut être dite à l’endroit des enseignants grévistes car, disent-ils, « …cette note en est une de plus pour tenter d’intimider les enseignants afin de les disperser. » Mais, « … nous demeurons ficus sur l’objectif car, nous n’avons rien à craindre et n’allons pas faire le moût. Notre mouvement de grève se poursuit, et se poursuivra jusqu’à ce que nous ayons gain de cause. Ce, malgré les intimidations et la présence des forces de l’ordre qui reçoivent l’autorisation de faire intrusion dans nos rassemblements, comme se fut le cas aujourd’hui avec le sit-in à la fonction publique. » Ainsi s’est exprimer monsieur OBIANG, Enseignant d’espagnol, hier lors que nous lui passions la parole pour recueillir son point de vu; avant qu’un de ses collègues de français n’ajoute : « nous n’hésiterons pas de porter plainte contre notre tutelle si, malheureusement, un des nôtres est illégalement suspendu de solde car, on sait que l’objectif visé derrière la mise en bon de caisse litige est la suspension de solde.. »

Ainsi, au regard de la situation, aux allures d’un bras de fer entre le personnel enseignant, syndiqué, et leur tutelle, l’idéal serait d’appeler au dialogue, à la mise sur table de ce qui coince, afin d’en débattre sincèrement et, espérer trouver un terrain d’entente, que l’on souhaiterait définitif, pour défaire l’Ecole gabonaise de cette gangrène, de laquelle la seule véritable victime est l’apprenant gabonais, inscrit au public.

La force n’étant pas forcément le moyen légal et idoine pour trouver la solution à un vrai problème posé, il serait judicieux que les autorités compétentes prennent la mesure de cette situation, qui s’agrave de jours en jours, et essaient de s’assoir autour d’une table avec les partenaires, qui sont les syndicats, pour avoir un échange franc.

Dans tous les cas, attendons la fin du mois de novembre, comme l’a annoncé le secrétariat général de l’éducation nationale, pour voir ce que cette menace aura produit.

UON


LIKEZ / PARTAGEZ AUTOUR DE VOUS !

Éthique Média Gabon

Ethiquemediagabon.com est un site généraliste d'actualité; un espace publicitaire, d'annonces et de partage des vues sur la société. L'action sociale est notre leitmotiv.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *